jeudi 1 novembre 2012

Ryadh Sallem, un athlète entre talent et engagement


Nous avons rencontré Ryadh Sallem à l'occasion de la Flashmob, organisée par Go Sport,Malakoff Mederick et le club des supporters handisport, le 23 septembre dernier. Portrait d'un homme et d'un athlète à la volonté et à l'engagement inoxydable. 




Ryadh Sallem est un homme qu'on oublie pas. Il suffit de le croiser, de discuter avec lui pour être tout de suite marqué par sa personnalité, émerveillé par son engagement, enthousiasmé par son franc parler et sa foi. Ce sportif de haut niveau aux long dreadlocks, dégage une aura incroyable. Aujourd'hui, il détient un palmarès à faire pâlir n'importe quel athlète valide. En plus de 20 ans, de la natation au rugby fauteuil en passant par le handibasket qu'il pratique toujours, il a parcouru le monde, disputé quatre olympiades, une vingtaine de championnats d'Europe et du monde.


Mais Ryadh Sallem, né en Tunisie en septembre 1970, aurait pu connaître un tout autre destin. Victime d'une malformation causé par la Thalidomide, un médicament administré à plusieurs femmes enceintes à l'époque, Ryadh Sallem est donc né sans bras, ni jambes. Seize années de soins et de souffrances plus tard, le fondateur du CAPSAA (Cap Sport Aventure Amitié) a trouvé sa nouvelle thérapie, le sport. Le francilien commence par la natation et entre en équipe de France. Dans cette discipline, il décrochera sa première médaille européenne. Quelques années plus tard, il abandonne les bassins pour les terrains de basket. En devenant handibasketeur, il réalise son rêve et embrasse sa passion de toujours pour le basket. En 1996, l'homme à la volonté de fer sur le terrain comme en dehors dispute ses premiers jeux Paralympiques à Atlanta. Aux États-Unis, terre des plus grands champions de basket-ball, le gamin de Monastir vit le rêve de tout athlète de haut niveau, valide ou handicapé. Et pour y arriver, le tricolore s' entraîne quotidiennement.

Seize ans après Atlanta, l'homme est triple champion d'Europe de Basket et possède une très belle collection de breloques internationales. En 16 ans, il a participé aussi à quatre olympiades (Atlanta 1996, Sydney 2000, Pekin 2008 et Londres 2012) «Les Jeux Paralympiques c'est l'aboutissement de toutes nos passions et de tous nos efforts pendant 4 ans et c'est le plus haut niveau sportif c'est une grande consécration dés qu'on arrive à ce niveau là, c'est quelque chose d'exceptionnel et on est avec toutes les équipes de France » confie t'il lors de notre interview à son retour de Londres en septembre dernier.

Comme tout grand sportif, Ryadh Sallem aime le défi. Preuve en est avec sa dernière reconversion sportive en Rugby fauteuil. Une reconversion récente après 18 ans en équipe de France de Handibasket. Une reconversion réussie aussi puisque l'homme a disputé en juillet dernier les jeux paralympiques de Londres 2012 en Rugby fauteuil. En plus de briller sur le terrain, le co-fondateur du Defestival resplendit dans son engagement pour la promotion du handisport et la reconnaissance des athlètes handicapés, trop souvent relégués au second plan. A ce sujet, il explique sans langue de bois « Les athlètes handicapés rencontrent pas mal de difficultés (infrastructures, moyens financiers, etc) mais la principale difficulté c'est la médiatisation...c'est surement un manque de maturité de la part de nos directions de chaînes, la manière dont on traite l'information ici est très segmentée, dans des cases et souvent quand on parle de handicap on englobe tout dans le handicap et on fait pas de distinctions entre le sport et le handicap ».