Dans la Halle Carpentier, les filles
du Volley-Ball Nantes (VBN) ont terminé leur saison le sourire aux
lèvres, heureuses de disputer cette finale du championnat de France. Malgré leur défaite face à l’indétrônable RC Cannes, les nantaises ont livré un match (25-15, 27-25, 25-19) bien plus acéré qu'en finale de Coupe de France.
Tendances Sport a rencontré, Dominique Duvivier, leur entraîneur
adjoint qui nous livre l'analyse de ce match et revient sur leur
saison.
Votre impression sur ce match ?
On a joué pour la
quatrième fois de la saison le Racing Club de Cannes, avec toute son
équipe au complet et toutes ses stars. Et une fois de plus, on a
déjoué malheureusement mais sans combattre, ce qui nous avait fait
un petit peu défaut lors de la finale de la Coupe de France il y a
un mois où on avait plus regarder que participer. Là, on a mis un
peu plus de pression, un peu plus de régularité sur notre service
et ça nous a permis de passer la défense. Du coup, on a été plus
sereins, plus efficaces mais ce n'est pas suffisant. Il faut être
capable de tenir ce niveau de jeu pendant tout le match contre une
équipe comme celle-là et nous, on n'a pas su le faire; surtout dans
le secteur de la réception de service où dans le premier set, on a
complètement déjoué et par moments on a eu des phases où on était
en dedans et où on n'était pas efficaces. Maintenant, on est assez
fiers de ce qu'ont produit les filles parce qu'on a eu une
demi-finale très difficile contre Béziers et on sentait la fatigue,
surtout qu'à l'issue de la demi-finale, les filles avaient accompli
leur devoir et avaient fini leur saison. Et malgré toute la
motivation qu'elles pouvaient émettre aujourd'hui, on savait que ça
allait être quand même compliqué parce que physiquement, c'était
très très dur.
«Cette saison, c'est du bonheur »
Sur l'ensemble de la saison quel
regard portez-vous ?
C'est
du bonheur parce qu'on a démarré avec un groupe qui était
reconstruit à 80%, nous avions gardé que deux joueuses. On partait
un peu dans l'inconnu car on avait des internationales belges qui
participaient à une compétition internationale qui arrivaient dix
jours avant le début du championnat, donc on avait beaucoup
d'incertitudes. On avait Sylvain Quinquis, le coach qui est tombé
malade huit jours avant le début du championnat et qui a été
absent pendant trois semaines. Il se passait plein de choses autour
de l'équipe et il n'y pas eu de panique en fait. Et ce groupe, il a
été serein tout au long de l'année. C'est à dire que même
dans les moments difficiles, même après la blessure de notre
pointure Veronica Minati (fracture du 5ème meta du pied gauche)
pendant la préparation sur un accident bête, toute l'année le
groupe est resté serein, égal à lui-même, je pense. Et voilà
après, elles ont vécu les matchs les uns après les autres sans se
prendre la tête.Et ce sont elles qui se sont mis les objectifs,
c'est à dire qu'à l'issue du premier match quand on a joué Béziers
à l'Open Generali, j'ai regroupé les joueuses et elles m'ont dit «
On peut être dans les quatre premiers ». A ce moment là, il n'y
avait qu'elles qui y croyaient. Voilà, elles ont tout mis en œuvre
pendant la saison pour atteindre l'objectif que «elles» s'étaient
fixé alors que le club avait dit : «On joue les Play-off
et on essaye d'aller en finale de la Coupe de France » parce que
c'était une épopée qui l'année dernière s'était achevée en
demi-finale et le club avait envie de faire une finale, de monter une
fois à Paris et c'était peut-être plus facile sur la finale de la
Coupe de France que sur le championnat. Elles ont fait mieux que ça,
elles sont montées deux fois à Paris. Après, on a pris deux fois
3-0 mais ça n’empêche qu'elles ont atteint leur but.
Crédit Photo Alexandrine M.S |
Vos prochains objectifs ?
La saison
prochaine, on va découvrir une compétition, qu'on connaît pas du
tout : la ligue des champions. Donc voilà, il va falloir gérer
cette ligue des champions et continuer le pain quotidien, le
championnat. Nos objectifs, c'est de s'installer durablement dans le
top 5 au niveau du championnat, de participer aux play-off même si
on sait déjà que la première place, elle est déjà inabordable.
Ensuite, c'est de montrer aux gens de Nantes, à notre public qu'on
peut jouer à très haut niveau au volley-ball et bien promouvoir
notre activité sur la région, sur le bassin nantais, avec nos
moyens d'être capable de rivaliser avec les équipes du haut du
tableau. Il n'y a pas d'objectifs de performance plus que ça car on
a pas les moyens, je ne pense pas que le budget du club va exploser.
Actuellement, il est de 850.000 euros, si on est capable d'atteindre
un budget à 1,2 million, ce serait déjà exceptionnel et on
pourrait étoffer notre collectif.
Quel est votre regard sur le
volley-ball français?
Malheureusement,
on a un souci : on manque de masse. Aujourd'hui, la sélection, la
détection, nos joueurs de haut niveau, ceux qui veulent atteindre
l'élite, ils sont trop peu nombreux surtout dans le secteur féminin.
En masculin, même si la base est un près la même, on a de vrais
sportifs. Et à partir de là, on arrive vraiment à en tirer de bons
volleyeurs et à avoir une équipe internationale qui tient la route
et qui est performante et ça, c'est très bien pour le volley-ball
masculin. Au niveau féminin, je pense que la base est trop
restreinte, on est en concurrence avec des sports comme le
handball,même maintenant aujourd'hui comme le football et on arrive
pas à avoir une élite, un nombre de joueuses suffisantes d'1m80,
1m85, 1m90 pour pouvoir performer à très haut niveau, comment faire
j'en sais rien, on se pose tous la question.
Crédit Photo Alexandrine M.S |
Justement n'est-ce pas parce que
c'est un sport qui n'attire pas beaucoup de filles, du moins pas
autant que d'autres sports collectifs ? Et peut-être est-ce aussi
un problème de communication ?
On a notre petite
idée là-dessus: C'est une discipline qui est très difficile
techniquement et pour pouvoir s'amuser, il faut déjà maîtriser ce
qui n'est pas forcement le cas dans d'autres disciplines. Du coup, ça
peut rebuter certaines personnes. Je pense qu'on a pas l’écho, au
niveau scolaire, médiatique je n'en parle même pas donc oui voilà,
il y a aussi un problème de communication.
Interview réalisée par Vanessa
Saksik le 8 mai 2014 - Crédit Photos Alexandrine Maguer-Spilers
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